[AAC] Colloque LASCO – Org & Co – Un monde de crises au prisme des communications organisationnelles

 

 

Appel à communication colloque Org&Co

Un monde de crises au prisme des communications organisationnelles

Avec le LASCO de l’Université catholique de Louvain

Les 5 – 6 mai 2022 – Ateliers des FUCaM – Mons – Belgique

Résumé de 5000 signes attendu pour le 13 décembre 2021

 

À consulter également sur la plateforme de la conférence.

 

Le groupe d’études et de recherches Org&Co de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (Sfsic) est dédié aux recherches sur la communication des organisations / organisationnelle. Il met en place régulièrement des colloques et journées d’études, ouverts aux débats critiques et aux controverses, qui questionnent les transformations organisationnelles. Flexibilité, recompositions continues, externalisations et impartitions de la production des biens et des services, basculement des logiques de l’opération à des logiques processuelles… une diversité de phénomènes contemporains font évoluer les pratiques professionnelles et invitent à questionner les communications à l’œuvre.

 

Le LASCO fait partie du pôle de recherche en communication de l’Université catholique de Louvain et regroupe en son sein un ensemble de chercheurs fédérés autour de l’observation et de l’analyse des phénomènes de communication interne et externe, stratégique ou spontanée des organisations. Le LASCO développe une acceptation large de la communication des organisations entendue comme « projet praxéologique » (Bernard), qui se décline à travers 4 axes qui sont autant d’entrées sur ce champ de recherche : une entrée par les processus collaboratifs et les phénomènes de communication hybride (axe 1), une entrée par les dispositifs de communication numérique et les usages communicationnels qui les accompagnent (axe 2), une entrée par les pratiques professionnelles des acteurs de la communication (axe 3) et finalement une entrée par les enjeux contemporains de la communication (axe 4).

 

****

Argument du colloque

Crises environnementales, sanitaires, politiques, économiques, culturelles… Il ne fait aucun doute que les activités et les comportements humains ainsi que les modes d’organisations sociétales et économiques (production industrielle, agriculture et élevage intensifs, urbanisation, déforestation, braconnage, etc.) sont à l’origine d’une diversité de crises d’ampleur grandissante. Cette capacité de l’homme à modifier sensiblement l’évolution de la planète et, notamment, à influencer les écosystèmes naturels et la biodiversité, aurait ouvert l’ère de l’anthropocène. Si l’humanité s’est depuis toujours confrontée aux maladies infectieuses, la pandémie de Covid-19 a induit des vagues successives de confinement des populations et a mis en lumière l’acuité de certaines interdépendances économiques et industrielles (médicaments, masques, semi-conducteurs…). Elle semble également être à l’origine d’une prise de conscience des limites d’un système et d’invitations à penser le « monde d’après ». Dans ce contexte, nombre de discours, diffusés via les réseaux sociaux et/ou les médias traditionnels, d’anonymes et de personnages publics des milieux politiques, économiques, artistiques ou institutionnels, ont appelé à différents types de changements. Ces prises de positions parfois passionnées, relevant de registres variés – partisans, opportunistes et/ou ultra spécialisés – invitent les scientifiques à contribuer aux réflexions sur les phénomènes humains et sociaux à l’œuvre ; voire à faire des propositions étayées pour apprendre de la « crise », dans toutes ses dimensions. C’est ainsi qu’un certain nombre de chercheurs ont participé au débat public, pensé, vulgarisé, voire initié de nouvelles manières de travailler, d’enseigner, de protéger la santé et la recherche.

Dans ce contexte Org&Co, le groupe d’études et de recherche sur les communications organisationnelles de la SFSIC, organise avec le LASCO (UCLouvain) un colloque en mai 2022 à Mons (Belgique). Les organisateurs ont proposé d’innover quant à la manière de « faire colloque ». Durant la première partie de l’année 2021, plusieurs ateliers de débats et de réflexions autour de la thématique ont été organisés pour réfléchir à ce « monde d’après » – au prisme des communications organisationnelles. Ces travaux ont permis, entre autres, d’estimer que celui-ci sera selon toute vraisemblance, un monde de crises variables et discontinues. Et quand la crise n’est plus un soubresaut mais un état permanent (Beck, 2003), il est légitime pour les scientifiques du champ de se questionner sur les contributions que peuvent alors avoir les communications organisationnelles. Cet appel invite donc les chercheuses et les chercheurs à interroger, voir refonder, les travaux scientifiques en la matière et à proposer des communications visant à observer, questionner et analyser les discours, les pratiques, les réalisations et actions mises en œuvre dans un monde marqué par des crises multidimensionnelles.

Les différents axes thématiques qui structurent le présent appel sont le fruit des séminaires de cette année. Les futurs contributeurs et contributrices sont donc invités à y inscrire leur proposition :

Axe 1. Résiliences organisationnelles et expériences sensibles en contexte de dislocation des communs

 

Le concept de résilience, qui permet originellement de caractériser la résistance d’un matériau, est désormais adopté pour une diversité d’objets (organisme, système…). A l’échelle de l’organisation, l’intérêt porte sur les facteurs et les processus qui vont permettre d’appréhender puis de réagir (résister, s’adapter, anticiper…) aux événements défavorables et parfois inattendus. Les différentes natures de crises induites par la Covid-19 ont pu, à bien des égards, disloquer certains communs organisationnels qu’ils soient, par exemple, d’ordre processuel ou culturel. Dans ce contexte, le présent axe invite à réfléchir aux questions suivantes : quels processus info-communicationnels les organisations ont-elles mis en œuvre pour développer leur résilience dans les secteurs particulièrement impactés (culture, tourisme, industrie…) ? Quels phénomènes info-communicationnels font l’organisation dans cet environnement contraint ? Quelles expériences sensibles les individus qui font l’organisation ont-ils des phénomènes à l’œuvre ? Quels sont les apports d’une approche info-communicationnelle pour comprendre et/ou favoriser la résilience organisationnelle ? Quelles méthodes adopter pour appréhender la résilience des communs ?

 

Axe 2. Transformations des pratiques professionnelles et des organisations

 

Cet axe questionne les dimensions, les caractéristiques et les expressions observables de la “prise de conscience” qui serait celle des institutions, organisations et acteurs face aux enjeux de ce monde de crises. Il fait place aux travaux qui analysent le rôle conféré à la communication et à ceux qui cherchent à identifier ses contributions plus discrètes et informelles, ouvrant des possibilités ou des espaces de parole inattendus au travail et dans les collectifs de travail. Dans quelle mesure et de quelles façons se renouvelle la relation entre les organisations et leurs publics, usagers, clients ? Comment la réflexivité des communicateurs, communicatrices est-elle engagée ? En quoi ces praticien.nes participent-elles/ils à une transfiguration organisationnelle, à un renouvellement des imaginaires qui nourrissent les projets collectifs et le sens et l’expérience vécue du travail et au travail ?

Sur un autre versant, l’avenir se construit dans la continuité du mouvement de numérisation que connaissent les organisations et convoque désormais les technologies d’intelligence artificielle. Certaines entreprises se sont engagées sur la voie de l’automatisation de la communication en utilisant par exemple des agents conversationnels. Par ailleurs, des organisations publiques recourent à l’usage de l’IA pour soutenir leur prise de décisions. Les recherches présentées permettront de mieux comprendre la manière dont les technologies d’IA reconfigurent les pratiques de travail et la communication. Elles exploreront les synergies, les formes de collaboration entre les travailleurs humains et l’IA sur le lieu de travail en portant une attention particulière à la valeur communicationnelle des données générées par les algorithmes.

Axe 3: Les territoires et acteurs de la santé

L’émergence puis la propagation rapide et à l’échelle mondiale de la Covid-19 a mis en lumière une gestion sanitaire de cette nouvelle maladie que d’aucuns ont pu qualifier de difficile, désordonnée voire chaotique. Les profondeur et largeur des crises induites ont vu la participation d’une diversité d’acteurs dont en premier lieu ceux de la santé. Que ce soit du côté de l’État, des collectivités, des milieux socio-économiques mais aussi associatifs, chacun d’entre-eux a pu contribuer à résoudre, à son échelle, les nombreuses problématiques soulevées. Sur des territoires aux caractéristiques différenciées, les potentielles stratégies, pratiques et expériences de ces acteurs deviennent un objet de recherche pour la compréhension des différentes crises à l’œuvre. Et c’est dans ce système complexe où se mêlent résistances et controverses, aux “jeux d’échelles” croisés, que les pratiques info-communicationnelles apparaissent centrales. Différentes questions peuvent alors être identifiées : quelles sont les places et pratiques notamment info-communicationnelles des acteurs de la santé dans ce contexte ? Comment les différentes organisations participent de la définition ou redéfinition de ce monde en crises ? De quoi sont faits les dispositifs de santé dans la gestion des crises ?

Axe 4 : Formes d’engagements des chercheur.es et des praticien.es

Dans ce contexte de crises, les chercheurs sont plus que jamais invités à engager un ”changement de voie” (Morin, Abouessalam, 2020) à s’impliquer et à “co-construire” avec les milieux socio-économiques. Si ces injonctions ne sont pas nouvelles, la récente pandémie a accentué cette exigence de participation aux efforts de conceptualisation voire de mise en œuvre pour innover, accompagner, renouveler les organisations contemporaines. Si dans les sciences dites exactes les postures et épistémologies retenues n’entravent pas ce type de participation, dans un certain nombre de sciences humaines et sociales de telles démarches ne vont pas de soi. L’engagement du scientifique dans la Société pose un certain nombre de questions. D’un point de vue épistémologique, quels positionnements adopter face aux appels à dominante fonctionnelle et technocentrée et quelle place pour l’expression d’une recherche critique et/ou engagée ? Les concepts et théories ainsi que les méthodologies développées historiquement en communication organisationnelle demeurent-elles pertinentes face à l’émergence de nouvelles pratiques et formes organisationnelles ? Permettent-elles et à quelles conditions le développement d’une recherche inclusive ou participative fondée sur des co-constructions avec les acteurs et actrices de l’écosystème, l’intégrité des méthodes adoptées, la lutte contre les biais de genre et d’âge dans la production des savoirs ?

 

Modalités de proposition de communication

Quel que soit l’axe retenu, les propositions pourront être fondées sur des recherches empiriques récentes et achevées. Les propositions pourront par exemple dresser un bilan visant à produire des apprentissages sur la base des retours d’expériences au plus fort de la pandémie, ou encore questionner les discours et les pratiques ayant une visée prospective voire transformative. Des réflexions épistémologiques ou méthodologiques appuyées sur des exemples de terrain pourront également être acceptées. La pluridisciplinarité sera valorisée. Deux formes de soumissions sont envisageables :

–        Communication : les propositions de 5 000 signes maximum (espaces compris) comporteront un titre, l’axe retenu, trois mots clés, une synthèse et cinq à huit références bibliographiques. Elles seront rendues anonymes. Sur un document distinct et joint, les titres, axe et mots clés seront complétés d’une présentation du ou des auteurs (Nom, prénom, institution, laboratoire, adresse de courriel).

–        Panel : les propositions de 5 000 signes maximum (espaces compris) comporteront un titre, l’axe retenu, trois mots clés, une synthèse de la thématique, cinq à huit références bibliographiques, les noms et qualités des contributeurs.rices (idéalement 4 à 6 qui peuvent être issus des milieux académiques et/ou praticiens), les nom, prénom et adresse de courriel du référent.

Dans les deux options, les propositions sont à envoyées au format Word (.docx) aux responsables scientifiques :

 

François Lambotte – UCLouvain : francois.lambotte@uclouvain.be

Laurent Morillon – Université des Antilles : laurent.morillon@univ-antilles.fr

Valérie Lépine – Université de Montpellier : valerie.lepine@univ.montpellier.fr

 

ET déposées sur la plateforme à l’adresse suivante :

https://comorg22.sciencesconf.org/

 

La sélection des propositions sera réalisée en double aveugle par les membres du comité scientifique. Ces derniers pourront envoyer une proposition qui sera évaluée, elle aussi, en double aveugle. Les critères de sélection seront :

–        Apport scientifique et originalité de la contribution

–        Explicitation convaincante des ressources théoriques mobilisées

–        Exposition du design de la recherche et des méthodes utilisées

–        Clarté du propos et qualité rédactionnelle.

 

Les actes seront publiés sur le site Org&Co. Un ouvrage collectif à partir de textes retenus sera publié dans l’année qui suit aux Presses Universitaires de Louvain. Par ailleurs, les participant.e.s qui le souhaitent seront invité.e.s à travailler en petit groupe des contributions synthétiques qui seront regroupées dans un dossier diffusé vers des parties prenantes de la société.

Calendrier

Appel à communication : fin octobre/novembre 2021

Envoi des propositions : le 13 décembre 2021

Retour évaluation : 1er février 2022

Remise du texte complet (30 000 signes maximum incluant la bibliographie) : 15 avril 2022

Colloque : 5 et 6 mai 2022

Comité scientifique

Responsables : Laurent Morillon, Université des Antilles ; Valérie Lépine, Université Paul Valéry-Montpellier 3 ; François Lambotte, Université catholique de Louvain

Baillargeon Dany, USherbrooke

Basque Joëlle, TELUQ

Boivin Geneviève, USherbrooke

Catellani Andrea, Université catholique de Louvain

Cordelier Benoit, Université du Québec à Montréal, Québec

Cotton Anne-Marie, Artevelde Hogeschool

Desmoulins Lucile, Université Gustave Eiffel

Domenget Jean-Claude Université de Franche-Comté

Dumas Aurélia, Université de Clermont Ferrand

Foli Olivia,  Université Paris 4

Gagnebien Anne, Université de Toulon

Gallot Sidonie, Université Paul Valéry – Montpellier 3

Hemont Florian, Université de Rennes 2 OU Patrascu Marcela, U de Rennes 2

Laborde Aurélie, Université Bordeaux Montaigne

Maas Elise, IHECS

Masselot Cyril, Université de Franche-Comté

Mignot Pierre, Université Toulouse 3

Roginsky Sandrine, Université catholique de Louvain

McAllum Kristie, Université de Montréal

Renard Damien, Université catholique de Louvain

 

Comité d’organisation

Responsable : François Lambotte, Université catholique de Louvain

Andrea Catellani, Damien Renard, Sandrine Roginsky, Lea Amand, Kevin Carillon, Raul Nuevo Gasco, Déborah Horlait, Diana Jarnea, Ines Kalaï, Axel Imbert, Olivia de Brey et  Hugo Thirard.

 

Les commentaires sont clos.